À partir d'une contrainte formelle, Boris Charmatz déverse sur le plateau le chaos intense de la vie, rongée par la disparition.
10000 gestes tient ses promesses : ce sont bien 10000 mouvements, voire plus (mais comment vérifier ?), qui affluent en torrent dans la pièce que Boris Charmatz a composée avec une vingtaine d'interprètes. Dix milliers de gestes auxquels s'applique une contrainte qui sonne comme un défi lancé à des danseur·se·s aguerri·e·s : qu'aucun de ces mouvements, jamais, ne se répète à
l'identique.
Aussitôt apparu, aussitôt disparu, puisque la danse est, comme aurait dit Merce Cunningham, un art impermanent, ou un art du changement permanent.
Né de ce seul principe de nonrépétition, 10000 gestes donne la vision paradoxale d'un chaos d'événements, de mouvements, de sentiments, entre explosions et apaisements. « Monument élevé à la disparition » sur le Requiem de Mozart, la pièce pousse la perception de la fugacité et du désordre (de la danse) de la vie, jusqu'à un paroxysme.
Une coréalisation ThéâtredelaCité / La Place de la Danse
Chorégraphie : Boris Charmatz
Interprétation : Djino Alolo Sabin, Or Avishay, Régis Badel, J. Batut, Nadia Beugré, Nuno Bizarro, Mathieu Burner, Ashley Chen, Olga Dukhovnaya, Sidonie Duret, Bryana Fritz, Julien Gallée-Ferré, Kerem Gelebek, Alexis Hedouin, Rémy Héritier, Tatiana Julien, Johanna-Elisa Lemke, Noé Pellencin, Solene Wachter et Frank Willens
Assistante chorégraphique : Magali Caillet-Gajan
Lumières : Yves Godin
Costumes : Jean-Paul Lespagnard
Travail vocal : Dalila Khatir
Régie générale : Fabrice Le Fur
Régie son : Olivier Renouf
Habilleuse : Marion Regnier
Matériaux sonores : Requiem en ré mineur K.626 de Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791), interprété par l'Orchestre Philharmonique de Vienne, direction Herbert von Karajan, enregistré au Musikverein (Vienne) en 1986 (1987 Polydor International GmbH, Hambourg) ; enregistrements de
terrain par Mathieu Morel à Mayfield Depot, Manchester
Photo : ©Gianmarco Bresadola