Catherine Contour développe un travail singulier du corps à partir de l'expérience des mouvements dits « non-volontaires », activés par un accompagnement spécifique basé sur une approche énergétique de l'hypnose ericksonienne. Elle convoque un corps amplifié, archaïque et subtil en résonance avec les lieux et le déploiement de danses qu'elle qualifie de Danser brut. La session portera sur l'utilisation de l'outil hypnotique pour danser, chorégraphier et enseigner. Avec des devenirs multiples et hybrides, des tissages et des mises en résonance, des appuis inhabituels pour se désaxer et se décentrer, entrer dans le mouvement de la gravité et composer ensemble des corps en présence vive. Quelques notions clés : la présence, l'axe et la relation au sol, la gravité, le temps, les strates du corps, la mise en mouvement de l'imagination, les résonances, le jeu et l'humour, les émotions et les saisons, les mémoires du corps, les devenirs (devenir animal, végétal, minéral…), les chimères, les relations, le geste dans sa résonance politique et poétique…
Diplômée de l'École nationale supérieure des arts-décoratifs de Paris en scénographie, Catherine Contour se forme à la danse contemporaine dans le foisonnement des années 80 à Paris et à New-York. Elle n'a de cesse d'explorer le corps, le geste dansé dans ses dimensions poétiques et politiques, les dispositifs de mise en relation, en tissant des liens subtils avec lieux et milieux. De la danse aux jardins, de l'art de la sieste à la cérémonie du thé, de la photographie à la céramique, du film à l'hypnose, elle transforme ces expériences en objets ou « rituels » proposant une bascule vers la fantaisie et l'imaginaire. Ses créations aux formats variés font apparaître des modes d'habitation où peuvent se déployer des figures chorégraphiques et des modalités d'être ensemble qui intensifient la présence au monde. À partir de son exploration des possibilités artistiques et pédagogiques de l'hypnose, initiée en 2000, elle élabore un outil et des procédures qu'elle utilise pour créer et enseigner. Depuis 2016, avec un groupe d'artistes et d'enseignants-chercheurs, elle poursuit cette exploration et crée des pièces chorégraphiques situées sous le terme générique « Danser brut ». Très impliquée dans une réflexion sur la transmission en art, elle est invitée dans des contextes variés et accompagne des artistes de toutes générations dans différents champs.
> Site internet de Catherine Contour
> Livres : « Une Plongée avec Catherine Contour - Créer avec l'outil hypnotique » aux éditions Naïca (2017) et « Danser sa vie avec l'outil hypnotique » aux éditions 369 (2019)
> Catalogues : - « Danser brut » - LaM – Lille Métropole Musée d'art moderne, d'art contemporain et d'art brut – 2018 - Pascal Rousseau : « Hypnose – Arts et hypnotisme de Mesmer à nos jours » dans le cadre de l'exposition Hypnose au musée d'arts de Nantes – Beaux-arts de Paris éditions et musée d'arts de Nantes – 2020
> à voir sur vimeo
- Plongées à la Gaité lyrique
- 4 Plongées au musée de la chasse & de la nature
- Un bain au Lam - Danser brut
- Une Plage en Chartreuse - Suites japonaises
« L'hypnose, loin d'être un phénomène paranormal, est une qualité de présence que chacun de nous peut rencontrer et expérimenter dans les circonstances les plus courantes et quotidiennes. Qui de nous n'a pas été surpris d'une distraction momentanée quand, fixant la route lors d'un voyage, notre conscience se fait plus vagabonde. C'est là, déjà, un léger état d'hypnose. Cette situation n'a rien d'extravagant, ni de déroutant ; elle n'a rien de commun avec l'hypnose de scène relayée encore aujourd'hui dans les médias et les émissions de grande écoute, le plus souvent pour entretenir de fâcheuses idées reçues. Loin d'être un instrument de dépossession de ses facultés de jugement ou d'action, l'hypnose peut être un outil pour construire, par des gestes d'attention simples mais soigneusement orchestrés, une relation à soi, à son environnement et aux autres, des plus émancipatrices. … Si l'hypnose connait depuis quelques années un véritable regain d'intérêt, elle en est redevable entre autre aux neurosciences qui, en donnant une visualisation du cerveau par les techniques d'imagerie, ont permis de montrer que l'état hypnotique, différent du sommeil et de l'état de veille, est un état de conscience particulier, ou plus précisément un processus dont le développement permet à certaines zones du cerveau de travailler de manière synchrone offrant la possibilité d'autres connexions, de nouveaux agencements. L'hypnose a toujours entretenu des relations étroites avec la création nombre d'artistes ont puisé à cette technique pour développer des outils originaux. »
Pascal Rousseau (historien de l'art)
Rendez-vous avec Catherine Contour dans la saison
> Conférence Danser brut, danser avec l'art hypnotique à la MJC Roguet